Un militant contre le tabagisme aide à mettre fin à cette habitude en Mauritanie
Nouakchott - Sidi Bolle, étudiant universitaire de 21 ans, a grandi en étant mis en garde contre le tabagisme. Il n'a jamais pris une bouffée de cigarette, dit-il. « Le tabac tue, voilà », répond-il clairement à la question de savoir pourquoi il dirige une association étudiante de militants antitabac.
De temps en temps, il donne des conférences sur les dangers du tabagisme et organise des campagnes d'information en ligne sur la santé avec des collègues étudiants en médecine de l'université de Nouakchott. Leurs moyens sont modestes : l'association est pour la plupart autofinancée, bien qu'elle reçoive occasionnellement un financement externe.
« Nous avons eu un impact considérable sur la communauté », estime M. Bolle, se rappelant d’une campagne en ligne de 2019 qui, selon lui, a touché 100 000 personnes sur Facebook en un mois. « La lutte contre le tabagisme en Mauritanie a besoin d'une impulsion plus forte, surtout chez les jeunes. »
« Une compréhension limitée des dangers du tabac ou un manque d'intérêt sont quelques-uns des obstacles » à la réduction du tabagisme en Mauritanie, dit M. Bolle.
En 2018, la Mauritanie a adopté une loi réglementant la production, l'importation, la consommation, la vente, la distribution et la promotion du tabac et des produits du tabac. Elle interdit la publicité pour le tabac et impose des avertissements sanitaires sur les paquets de produits du tabac. La loi exige également la sensibilisation de la population sur les dangers du tabac, la jeunesse étant une priorité majeure. La consommation de tabac dans les lieux publics est interdite par la loi, selon les Dispositions législatives sur le tabac (Tobacco Control Laws), un répertoire en ligne de la législation mondiale antitabac.
L'Organisation mondiale de la Santé souligne que le tabac tue jusqu'à la moitié de ses consommateurs, avec plus de 8 millions de décès chaque année. Environ 80 % des consommateurs de tabac se trouvent dans des pays à faibles et moyens revenus. « Le tabagisme est une dépendance et nous nous adressons à toutes les personnes concernées », déclare M. Bolle.
Il y a dix ans, M. Bolle a commencé à participer à des campagnes antitabac dans les écoles. Cela a éveillé en lui la volonté de poursuivre l'activisme antitabac, qui est devenu le projet principal de son groupe de campagne universitaire.
« Nous sommes une petite organisation d'étudiants qui fait des efforts modestes avec un grand impact, en particulier sur les réseaux sociaux », dit-il. « Le manque de financement ne nous a jamais arrêtés. Avec la conviction, tout est possible. »